Apple connaît une fois de plus un succès étonnant avec l'introduction de son appareil iPad. Ce faisant, la société illustre à merveille deux importants principes de stratégie militaire. Le premier de ces principes est qu'il est mieux de contourner une position fortifiée pour la prendre de flanc que de tenter de la prendre par un assaut frontal. Il est encore mieux de l'éviter complètement afin de la rendre inutile à la défense. En fait, Apple n'a que refait avec succès ce qu'elle avait accompli avec l'introduction du iPhone. Plutôt que d'affronter les fabricants d'ordinateurs portatifs ultralégers et leurs systèmes d'exploitation adaptées, Apple a préféré développer une technologie de pointe qui dépasserait les concurrents afin de les rendre caducs. Les décisions récentes de Microsoft, RIM, HP, Dell et autres d'annuler leurs projets respectifs d'ordinateur « tablet » pour retourner à la planche à dessin met en évidence l'avance que vient de se donner Apple ainsi que l'effet dérangeant du iPad.
Le second principe de stratégie militaire mis en application par Apple est que la défensive confère un avantage marqué à la force qui la pratique. En effet, celui qui défend peut choisir le terrain le plus propice à la défense et aussi fortifier sa position pour la rendre presque imprenable. Ainsi, le iPad permet à Apple de défendre son territoire technologique et commercial pour encore quelques années. Un concurrent doit donc l'attaquer de front, soit en développant un produit équivalent en espérant rafler le marché ou trouver une façon tant bien que mal de contourner Apple en développant lui-même une technologie aussi dérangeante que le iPhone et le iPad. Ce ne sera pas chose facile.
Le but d'une gestion prudente des risques est de pondérer les risques en fonction des bénéfices et récompenses potentiels. Par conséquent, une société comme BP, qui exerce des activités d'exploration et de forage dangereuses et risquées dans des zones côtières sans pour autant prendre toutes les précautions nécessaires pour minimiser et gérer ces risques peut être qualifiée non seulement de téméraire et imprudente, mais aussi d'irresponsable et manquant de sens éthique. Maintenant que le président Obama a décidé de lancer une commission d'enquête, la valeur d'une gestion prudente des risques devrait être plus évidente que jamais.
En plus de tous les coûts additionnels de nettoyage, des pertes de revenus et de réserves de pétrole, des poursuites judiciaires possibles au civil, de la perte de réputation, de la destruction écologique et des dérangements économiques énormes, BP, Transocean et Halliburton doivent maintenant affronter l'ire d'un gouvernement et d'un public aggressifs, avec tout ce que cela comporte de risques additionnels en termes politiques, de poursuites criminelles et de réglementation et surveillance accrues. Je me demande si les dirigeants de ces sociétés voient toujours du même oeil leurs investissements en activités d'exploitation pétrolière côtière. En effet, est-ce que les économies à court terme dues à l'évitement de devoir forer des puits de secours préventifs valaient la chandelle maintenant qu'ils doivent assumer les énormes coûts du désastre présentement en cours?
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