Il me fait grand plaisir d'annoncer que j'ai obtenu une entente de publication pour mon premier livre. Je l'ai provisoirement intitulé « Brilliant Manoeuvres: How to Use Military Wisdom to Win Business Battles ». Il devrait être publié au début de l'automne 2012 par Global Professional Publishing en Angleterre et sera disponible dans le monde entier.
Comme vous pouvez le deviner d'après le titre, mon but est de montrer comment les principes et les pratiques liés à la stratégie, à la tactique, à la planification et au leadership militaire peuvent être appliqués dans n'importe quel environnement organisationnel, notamment pour connaître un succès exceptionnel dans le milieu des affaires.
Il n'a pas été facile d'obtenir cette entente de publication, mais cela m'a beaucoup appris sur les changements qui se préparent dans l'industrie du livre, et comment certaines maisons d'édition et certains détaillants gèrent cette transformation. Disons en bref que les éditeurs et les libraires traditionnels sont ébranlés par l'impact des librairies en ligne, comme Amazon, et des grands magasins à bas prix, comme Wal-Mart.
Le problème est le suivant. On va dans une librairie pour bouquiner. Pour découvrir un titre qu'on aime, le chercher ensuite sur Amazon, constater qu'il est offert à environ 40 % du prix en magasin, le commander enfin sur son téléphone intelligent pour qu'il puisse être livré le lendemain. Si l'on possède un Kindle, on peut même le télécharger immédiatement à un prix encore plus bas. Ainsi, les librairies sont devenues des magasins d'exposition pour les détaillants en ligne. Elles assument les frais de distribution et de présentation, alors que les vendeurs en ligne récoltent les ventes, à un coût bien moindre dont ils peuvent faire profiter les consommateurs. C'est une bonne affaire pour tous les Amazon du monde, mais les détaillants traditionnels, tout comme Charlie Brown à l'Halloween, se retrouvent avec un caillou dans leur sac de bonbons.
Borders, l'un des principaux détaillants de livres des États-Unis, a fait faillite l'an dernier. Barnes and Noble, le plus grand libraire au monde, a essayé de se vendre à un acheteur étranger. La chaîne canadienne Chapters-Indigo se transforme en librairies qui proposent un « style de vie », en vendant des bougies parfumées, des coussins et des cadres, et en reléguant de plus en plus les livres à l'arrière du magasin. Entre-temps, les conditions que les éditeurs obtiennent des détaillants ne cessent d'empirer, au point où ils en viennent à assumer la plupart des risques de distribution.
L'édition commerciale est essentielle dans une société ouverte, car elle permet aux citoyens de s'exprimer et d'atteindre un public beaucoup plus large que celui qui s'offre normalement à une personne peu connue. Même avec les blogues et Twitter, il y aura toujours une place pour un livre bien écrit, qu'il soit présenté sur du papier ou non.
Les éditeurs doivent trouver le moyen de rester pertinents, tout en bénéficiant à tous ceux qui gravitent autour d'eux. Il ne fait aucun doute que les gens continueront à lire, mais comme nous l'avons vu avec la récente introduction par Apple des manuels pour iPad, la technologie et les médias continueront à évoluer, parfois à une vitesse vertigineuse. Les appareils électroniques et la connectivité en ligne transformeront certains livres en plates-formes interactives où les auteurs et les lecteurs pourront échanger et se connecter d'une manière impossible pour les livres traditionnels sur papier.
De plus, un livre doit toujours être écrit et lu. L'écriture d'un livre et sa publication sont essentiels pour séparer le blé de l'ivraie. Et il y a beaucoup d'ivraie sur Internet. Tout le monde peut proposer tout ce qu'il veut dans le cadre des blogs et des médias sociaux. Il y a une mine d'information et de connaissances précieuses et pertinentes en ligne, mais il y a aussi un grand nombre d'inepties à saveur nombriliste.
La nécessité d'être rentable continuera à guider la décision finale sur la pertinence de publier une oeuvre. Les éditeurs commerciaux sont encore les seuls à pouvoir garantir un niveau d'intégrité et de qualité rédactionnelle. La véritable question est de savoir quel format adopter. Matériel ou purement électronique? S'agira-t-il d'une présentation à sens unique de l'auteur, ou d'un dialogue interactif entre l'auteur, le lecteur et l'observateur? Cela n'a pas besoin d'être toujours le cas, mais le livre peut devenir un mini forum où les gens échangent des idées, des renseignements, des connaissances et des fragments de sagesse. Dans ce contexte, le livre matériel peut n'être qu'une partie d'un réseau plus vaste de connaissances et d'apprentissage, un artefact, une carte de visite ou un mémento, le point d'accès à un ensemble de pratiques, ou la pointe de l'iceberg pour toute personne souhaitant accroître et améliorer ses connaissances et ses compétences.
Mais pour faire tout cela, les éditeurs ont besoin des auteurs et de leurs oeuvres. Sans eux, il n'y a aucune industrie de l'édition. D'autre part, les auteurs ont besoin du soutien et de l'expertise des éditeurs, de leur portée commerciale, de leurs conseils promotionnels et, de plus en plus, de leur savoir-faire technique pour transformer la lecture d'un livre d'une expérience unidimensionnelle en une expérience d'apprentissage et d'interaction multidimensionnelle.
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