Note - Cet article a paru dans l'édition février-mars 2009 de la revue Occasions d'affaires.
Alors, vous vous posez des questions sur le leadership ? Vous voulez savoir comment motiver les gens et faire en sorte qu'ils vous suivent ? Si vous êtes comme moi, vous en avez marre des recettes un peu simplistes du genre «vous n'avez qu'à motiver vos gens», ou encore «donnez-leur une vision et laissez-les trouver la meilleure façon de l'accomplir ». C'est bien, mais c'est aussi un peu vague, non ?
Je vous propose une approche un peu plus complexe du leadership, mais aussi plus concrète. J'ai une passion pour ce sujet, tant du point de vue théorique que pratique. En plus, j'ai de nombreuses années d'expérience dans le domaine. Officier d'infanterie pendant plus de 20 ans, j'ai dirigé des gens dans toutes sortes de situations; certaines faciles, d'autres plus difficiles et d'autres carrément dangereuses. Je connais le sujet sous toutes les coutures, car j'ai déjà fait toutes les erreurs possibles (ou presque).
Maintenant, j'aide les cadres et les entrepreneurs à devenir des leaders plus efficaces, des leaders que les gens suivent volontairement et non parce qu'ils le doivent ou par simple curiosité. Cette chronique se veut donc votre guide pour devenir des dirigeants de classe mondiale. Alors, commençons par le commencement.
Certains diront que c'est d'avoir une vision, d'autres que c'est de pouvoir motiver les gens ou encore les contraindre. Vous avez sûrement votre propre idée là-dessus et il y a de la vérité dans chaque notion.
«Pour moi, le leadership c'est l'art d'influencer les autres pour atteindre un objectif ou pour accomplir une mission.»
Cette définition est simple, mais aussi puissante. On parle d'influence et non pas de motivation, d'encouragement, de vision ou d'autres notions éthérées. Ces choses sont importantes, mais elles ne sont pas l'essentiel du leadership. Posez-vous la question suivante : pourquoi est-ce qu'on vous suit ? Est-ce à cause des relations humaines ou parce que les gens croient que vous pouvez les amener vers un objectif précis mieux que quiconque ? Voilà ce qui est primordial.
Dans le livre The Halo Effect, paru en 2007, l'auteur Phil Rosenzweig note que les dirigeants de compagnies qui connaissent les plus grands succès en affaires sont aussi ceux que l'on dit être les meilleurs leaders. Ce que l'auteur définit comme «l'effet de halo». En d'autres mots, le leadership efficace est attribué aux dirigeants qui connaissent le succès, et non le contraire. Cette observation constitue un exemple de ce que j'appelle l'efficacité du succès. Les cadres et entrepreneurs qui savent accomplir des choses ont un effet d'entraînement sur leur entourage et savent aussi s'attirer des collaborateurs qui sont eux-mêmes axés sur l'action et le rendement.
Qu'est-ce qui explique ce phénomène ? Je crois que c'est tout simplement que les gens préfèrent être associés à un gagnant plutôt qu'à quelqu'un qui perd tout le temps ou qui connaît des succès mitigés.
Napoléon Bonaparte disait : «Je veux des généraux chanceux». C'est une preuve qu'il comprenait bien ce principe, même s'il l'exprimait d'une façon propre à son époque. En effet, il y a toujours une part de chance dans tout succès. Mais un général gagnant fait preuve avant tout de compétence, d'imagination, de discipline et de cran. Ce sont ces qualités qui mènent aux victoires, et non pas la simple chance ou le «coup d'œil» et encore moins le fait d'être gentil avec ses collaborateurs ou un grand «humaniste».
Ainsi, nous qualifions les généraux gagnants de superbes leaders, alors que les généraux perdants passent à la postérité comme des idiots, des fainéants ou des incompétents. C'est exactement ce que Rosenzweig pense qu'il se produit dans les affaires. Jean Coutu et Bill Gates sont de brillants hommes d'affaires, chacun à sa façon, et nous leur attribuons les qualités de chefs visionnaires et transformateurs. Nous leur demandons leur opinion sur des sujets qui n'ont rien à voir avec leur domaine d'accomplissement, mais ça ne fait rien, ce sont des grands bâtisseurs et des chefs hors pairs.
La recette du succès en leadership passe donc avant tout par l'accomplissement professionnel et la compétence au travail. Et il est très important, voire critique, d'offrir un rendement supérieur dans votre domaine de prédilection, que ce soit comme cadre ou comme entrepreneur. Comme disent les Anglais, le monde fait un chemin pour la personne qui sait où elle va et comment elle entend s'y rendre.
Dans les prochains numéros, nous décortiquerons cette question de la compétence et du rendement pour vous aider à devenir des leaders que les gens voudront suivre.
Richard Martin est président d'Alcera Conseil de gestion inc. Il aide les cadres et les entrepreneurs à devenir des leaders de classe mondiale. Il aide aussi les organisations à rehausser leur rendement et à performer en dépit des changements, des risques et des incertitudes. Vous pouvez consulter son site web au www.alcera.ca ou le rejoindre par courriel au info@alcera.ca.
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